Vannerie

La vannerie en Martinique est un savoir-faire ancestral, héritage direct des peuples amérindiens, les premiers habitants de l’île.

Le Morne des Esses, petit village des mornes sur la commune de Sainte-Marie, est la capitale de la vannerie en Martinique. Son atelier « la Paille Caraïbe » travaille dans les règles de l’art, de génération en génération, les matériaux ancestraux.

Des plantes spécifiques : le cachibou et l’aroman

On utilise essentiellement deux plantes tout à fait spécifiques qui donnent leurs teintes aux tressages, le cachibou (Calathéa Lutéa) et l’aroman (Ischnosiphon Arouman). La préparation des fibres végétales demande un grand savoir-faire et détermine les couleurs, noir, brun, rouge, blanc que l’on retrouve sur les objets.

L’aroman prend naturellement une couleur rouge en séchant au soleil, mais on peut obtenir des teintes plus foncées allant jusqu’au noir, en faisant tremper les fibres dans des bains de boue. Les grandes feuilles de cachibou sont bouillies, puis séchées avant d’être triées, travaillées, dédoublées.

Connaissance des herbes et secrets du tressage

La connaissance des herbes, leur culture, leur récolte, leur préparation et ensuite leur maniement est la base de cette vannerie traditionnelle. Puis, la dextérité́ des doigts et la mémoire des secrets de tressage donnent forme aux objets de « paille ». Ces techniques anciennes procédant par superposition de couches, donnent aux pièces légères une grande solidité́.

Ce savoir-faire ancien, d’abord transmis par les hommes, est devenu peu à peu un métier de femme. Les vannières du Morne des Esses sont les dernières à utiliser les plantes de la tradition Caraïbe.