Le Moqueur Gorge Blanche est un petit passereau qui doit son appellation de « moqueur » à son appartenance à la famille des Mimidés, dont certaines espèces sont capables d’imiter les chants d’autres oiseaux. Il se distingue complètement des autres oiseaux de son aire de répartition, par son plastron blanc pur contrastant avec sa partie supérieure et latérale composée de variation brune. L’iris de ses yeux présente une teinte rougeâtre et son long bec noir est légèrement courbé à son extrémité. Il mesure environ 20 à 22 cm et pèse 48 grammes.
Fréquentant les zones boisées sèche et semi-aride avec une litière assez conséquente, cette espèce évolue uniquement sur la presqu’île de la Caravelle en Martinique, et en tant que sous espèce à Sainte-Lucie. Il est complètement absent des forêts humides.
Il se reproduit deux à trois fois par an d’avril à septembre et ses nids sont construits en forme de coupes, composées de brindilles grossières et tapissées de feuilles ou d’herbe, sur des supports végétaux de faible diamètre, appelés localement « gaulettes ». Les couples peuvent produire une à trois nichées, d’un ou deux œufs de couleur bleu ciel.
N’étant pas timide cet oiseau s’observe sans grande difficulté. Assez souvent au sol, le grattant à la recherche de sa nourriture (invertébrés, amphibiens, lézards) qu’ils trouvent dans l’humus et les graines, il s’expose aux prédateurs (rat, mangouste).
Malheureusement de nombreuses autres pressions s’exercent sur le moqueur … :
- Des études ont montré que certaines espèces exotiques envahissantes peuvent porter atteinte à la reproduction du Moqueur gorge blanche : des images capturées au moyen de pièges photographiques et de caméras ont permis d’observer ces prédateurs redoutables en train de s’attaquer aux nids abritant des œufs et des oisillons encore fragiles.
- De plus, l’activité agricole occupe une grande partie des terrains de la Caravelle, avec essentiellement la culture de canne à sucre. Elle contribue avec l’urbanisation, à la fragmentation de l’habitat du moqueur, qui serait actuellement cantonné aux forêts de l’est et du centre de la presqu’île.
- Enfin, les « gaulettes » utilisées dans la fabrication de nasses traditionnelles pour la pêche sont parfois prélevées dans les formations boisées fréquentées le moqueur… Cela prive le Ramphocinclus brachyurus de sites de nidification privilégiés.
Les actions du programme Life BIODIV’OM, coordonnées localement par le Parc Naturel Regional de Martinique, permettent de répondre à ces menaces, notamment par : la mise en œuvre d’un plan de lutte contre les prédateurs, l’aménagement d’un corridor écologique et la réalisation d’ateliers de concertation avec les pêcheurs et les agriculteurs.
Les dernières estimations réalisées révèlent qu’environ 200 individus matures subsistent en Martinique. La concentration des populations sur un site unique rend cet oiseau forestier particulièrement vulnérable à l’extinction. L’espèce est d’ailleurs classée « en danger » au niveau mondial par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, du fait de son aire de répartition géographique limitée aux îles de la Martinique et de Sainte-Lucie (2400 volatiles).
Pour plus d’infos, cliquez ici :
- Vidéo de présentation du Moqueur Gorge Blanche
- Fiche Espèce Life Biodiv’OM du Moqueur Gorge Blanche
- Fiche OMB du Moqueur Gorge Blanche
Source : Birds & Co / INPN /Life BIODIV’OM
Crédits Photos: Vincent LEMOINE / Yohann BELROSE / PNRM