Aujourd’hui, 2 février, nous célébrons la Journée Mondiale des Zones Humides (JMZH). Il y a 53 ans, dans la ville iranienne de Ramsar une Convention sur les zones humides a été signée par plus de 150 pays d’Afrique, des Amériques du Nord, Centrale et du Sud, d’Asie, d’Europe et d’Océanie ; un traité international adopté dans le but de protéger et de favoriser le développement durable des zones humides.
Cette initiative vise à prévenir la dégradation ou la disparition de ces zones importantes pour l’environnement. Ce traité reconnaît d’ailleurs les fonctions écologiques des zones humides ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative, avec pour objectif de préserver ces précieux écosystèmes pour les générations présentes et futures.
Chaque année, cette journée est donc l’occasion de mettre en avant ces milieux fragiles d’une grande importance, à travers différents évènements (conférences, sorties nature, ateliers, expositions, etc.).
Cette année, le thème de la JMZH est : « Les zones humides et le bien-être humain ».
Mais qu’est-ce qu’une zone humide exactement ?
Une zone humide est un espace situé entre la terre ferme et l’eau, englobant des environnements tels que les marécages, les mangroves, les mares, les étangs, etc. Ces zones peuvent être immergées en permanence ou temporairement, avec de l’eau douce, salée ou saumâtre.
Elles abritent une diversité exceptionnelle d’organismes, qu’ils soient animaux, végétaux ou fongiques, tous dépendant étroitement de leur environnement aquatique. Leur importance est significative :
- contribuant à l’alimentation des nappes phréatiques,
- agissant comme des filtres naturels pour purifier l’eau,
- stockant d’importantes quantités de CO2 atmosphérique, et
- jouant un rôle crucial dans la reproduction des amphibiens, entre autres.
Des zones sous pression
Malgré leur valeur, ces zones ne représentent qu’une petite partie de la surface terrestre, environ 6%. De plus, elles sont confrontées à diverses pressions, telles que l’urbanisation, les activités agricoles et les drainages.
En France, au cours du 20e siècle, nous avons malheureusement perdu les deux tiers de ces milieux humides, soulignant l’importance cruciale de protéger et de restaurer ces espaces précieux pour l’équilibre de notre environnement. La destruction et dégradation des zones humides ont pour conséquences inondations, érosion des côtes, perte de biodiversité, etc.
Et en Martinique alors ?
En Martinique, les 154 zones humides inventoriées jouent également un rôle vital dans la préservation de l’équilibre écologique de l’île. Sur 2 875 hectares, ces espaces fournissent des services écosystémiques essentiels en Martinique.
Afin de les préserver, des actions significatives ont été entreprises par le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM). Un aspect majeur de leur engagement est la gestion des mangroves, confiée au PNRM et à l’Office national des forêts (ONF), en collaboration avec le Conservatoire du littoral. Cela concerne pratiquement la totalité des mangroves de l’île, représentant environ 1 906 hectares…. Oui oui vous avez bien lu 1 906 hectares de mangrove. Cette démarche vise donc à assurer la protection et la préservation de ces écosystèmes critiques.
Une étape clé dans ces efforts de conservation a été la réalisation d’un inventaire des zones humides en 2005. Ce premier inventaire a fourni une base de données précieuse sur ces milieux fragiles. Plus récemment, une seconde initiative d’inventaire a été entreprise une dizaine d’années plus tard, avec l’Office de l’Eau (ODE), la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL), ainsi que le bureau d’études Impact-mer. Ces inventaires réguliers permettent de surveiller l’évolution des zones humides, de mieux comprendre leur état actuel et d’orienter les actions de préservation de manière ciblée. Ces mesures démontrent l’engagement continu du PNRM et de l’ensemble des acteurs mobilisés sur le territoire pour la préservation de ces écosystèmes cruciaux pour l’équilibre environnemental de la Martinique.
Quelques chiffres issus des inventaires :
- Les zones humides couvrent une superficie de 2 875 hectares et représentent 2,5 % de la surface du territoire de la Martinique.
- Dont la moitié de cette surface occupée par les mangroves
- 111 espèces d’oiseaux identifiées sur les 154 zones humides inventoriées en Martinique
- Le nombre de zones humides en bon état a diminué entre 2005 et 2014 –> 43 % d’entre elles s’est dégradé sur les 154 zones humides inventoriées
Crédits Photos : PNRM / Caroll-Ann’ PORTEL